la Carte Postale

La liberté, elle, est incertaine. Elle s'acquiert dans la douleur. L'eau salée que nous posons sur la table le soir de Pessah représente les larmes de ceux qui se défont de leurs chaînes. Et ces herbes amères nous rappellent que la condition de l'homme libre est par essence douloureuse. Mon fils, écoute-moi, dès que tu sentiras le miel se poser sur tes lèvres, demande-toi : de quoi, de qui, suis-je l'esclave ?


(Proverbe yiddish) Le véritable ami n'est pas celui qui sèche tes larmes. C'est celui qui n'en fait pas couler.


Les derniers jours d'août donnent plus que jamais l'impression diffuse que ces moments de bonheur ne reviendront plus. Les journées d'insouciance, les moments inutiles. Cette sensation désagréable des derniers jours, que tout ce est vécu est déjà perdu.


— Tu es triste que ton fils ne croie pas en Dieu ? demande Jacques à son grand-père.
— Autrefois oui, j’étais triste. Mais aujourd’hui, je me dis que l’important est que Dieu croit en ton père.


Les Allemands ont envahi la Pologne. Les Français et les Anglais lancent de faibles offensives, ils semblent ne pas véritablement y croire. C'est une sorte de "fausse guerre", que les Anglais surnomment "the phoney war". Un journaliste français confond avec le mot"funny" et cette histoire devient pour toujours la "drôle de guerre".


Myriam constate que Madame Chabaud fait partie de ces êtres qui ne sont jamais décevants, alors que d’autres le sont toujours.
— Pour les premiers, on ne s’étonne jamais. Pour les seconds, on s’étonne chaque fois. Alors que ce devrait être l’inverse, lui dit-elle en la remerciant.


— Mais tout le monde ne sera pas indifférent. Je me souviens de cette phrase de Simone Veil : « Dans aucun autre pays, il n’y a eu un élan de solidarité comparable à ce qui s’est passé chez nous. »
— Elle avait raison. La proportion de Juifs sauvés de la déportation pendant la Seconde Guerre mondiale en France fut élevée par rapport aux autres pays occupés par les nazis.