Pancol Katherine / Les Yeux jaunes des crocodiles

La vie avait continué après, la vie continue toujours. Elle te donne des raisons de pleurer et des raisons de rire. C'est une personne, la vie, une personne qu'il faut prendre comme partenaire. Entrer dans sa valse, dans ses tourbillons, parfois elle te fait boire la tasse et tu crois que tu vas mourir et puis elle t'attrape par les cheveux et te dépose plus loin. Parfois elle t'écrase les pieds, parfois elle te fait valser. Il faut entrer dans la vie comme on entre dans une danse. Ne pas arrêter le mouvement en pleurant sur soi, en accusant les autres, en buvant, en prenant des petites pilules pour amortir le choc. Valser, valser, valser. Franchir les épreuves qu'elle t'envoie pour te rendre plus forte, plus déterminée.


J'ai compris que le Bonheur, ce n'est pas de vivre une petite Vie sans embrouilles, sans faire d'erreurs ni bouger. Le Bonheur c'est d'accepter la lutte, l'effort, le doute, et d'avancer, d'avancer en franchissant chaque obstacle.


Je vois tout, je sens tout, mille détails entrent en moi comme de longues échardes et m'écorchent vive. Mille détails que d'autres ne remarquent pas parce qu'ils ont des peaux de crocodile.


On les prend à la gorge, on les oblige à travailler du matin au soir, on leur inflige des besoins qui ne leur ressemblent pas, qui les égarent, les pervertissent. On leur interdit de rêver, de traîner, de perdre leur temps. On les use à la tâche. Les gens ne vivent plus, ils s'usent.


Dans chaque famille, il y a des gens qui ont l'air de petits boulons insignifiants, et pourtant, sans eux, il n'y a plus de vie possible, plus d'amour, plus de rires, plus de fêtes, plus de lumières pour éclairer les autres.


- Joséphine, comment font les gens qui réussissent ? Sont-ils simplement touchés par la chance ou ont-iles une recette ?
- Je ne crois as qu'il y ait une recette ... Ce qu'il faut au départ, c'est choisir un costume qui te va, dans lequel tu te sens bien et, petit à petit, tu l'agrandis, tu le fais à tes mesures. Petit à petit, Antoine ... Toi, tu vas trop vite. Tu vois grand tout de suite et tu sautes tous les petits détails qui sont importants. On ne réussit pas du premier coup, on pose une pierre après l'autre.


Etoiles [ ... ] Donnez-moi la paix et la force intérieure, donnez moi aussi celui que j'attends en secret. Qu'il soit grand ou petit, riche ou pauvre, beau ou laid, jeune ou vieux, ça m'est égal. Donnez-moi un homme qui m'aimera et que j'aimerai. S'il est triste, je le ferai rire, s'il doute je le rassurerai, s'il se bat je serai à ses cotés. Je ne vous demande pas l'impossible, je vous demande un homme tout simplement, parce que , voyez-vous, étoiles, l'amour, c'est la plus grande des richesses ... L'amour qu'on donne et qu'on reçoit. Et de cette richesse-là, je ne peux pas me passer...


Elle croit que l'argent peut tout, que l'argent donne tout, mais ce n'est pas l'argent qui faisait que j'étais là quand elle rentrait de l'école, tous les jours, que je préparais son gouter, que je préparais son diner, que je préparais ses affaires pour le lendemain pour qu'elle soit belle, que je me privais de tout pour qu'elle ait ses belles tenues, de beaux livres, de belles chaussures, un bon steak dans son assiette ... que je m'effaçais pour lui laisser toute la place. Ce n'est pas l'argent qui donne ces attentions-là. C'est l'amour qu'on verse sur un enfant et qui lui donne sa force. L'amour qu'on ne compte pas, qu'on ne mesure pas, qui ne s'incarne pas dans des chiffres.


C'est la vie, ..., fais lui confiance. C'est une personne, la vie, une personne qu'il faut prendre comme partenaire. Entrer dans sa valse, dans ses tourbillons, parfois elle te fait boire la tasse et tu crois que tu vas mourir et puis elle t'attrape par les cheveux et te dépose plus loin. Parfois elle t'écrase les pieds, parfois elle te fais valser. Il faut entrer dans la vie comme on entre dans une danse. Ne pas arrêter le mouvement en pleurant sur soi, en accusant les autres, en buvant, en prenant des petites pilules pour amortir le choc. Valser, valser, valser. Franchir les épreuves qu'elle t'envoie pour te rendre plus forte, plus déterminée.