Les oubliés du dimanche

Cela plut à Hélène que son café soit remplacé par la salle de consultation d'un médecin, à ses yeux il n'y avait guère de différence. " Qu'on entre dans un café ou chez un médecin, c'est que l'on veut se faire soigner de la solitude", disait -elle.


A part quelques exceptions , les fils passent de temps en temps. Souvent accompagnés de leur femme. Les filles, elles, elles passent tout le temps. La plupart des oubliés du dimanche n'ont que des fils.

Depuis quelques mois, elle parle moins, comme si la chanson de sa vie arrivait à la fin d'un disque et que le volume baissait.


"L'alliance encercle le seul doigt qui possède une veine allant vers le cœur;"


Changer l'eau des fleurs

Il y a plus fort que la mort, c'est le souvenir des absents dans la mémoire des vivants


Tu n'es plus là où tu étais, mais tu es partout là où je suis.


Pourquoi va-t-on vers des livres comme on va vers des gens? Pourquoi sommes-nous attirés par des couvertures comme nous le sommes par un regard, une voix qui nous paraît familière, déjà entendue, une voix qui nous détourne de notre chemin, nous fait lever les yeux, attire notre attention et va peut-être changer le cours de notre existence?

Les jours sont collés les uns aux autres. Comme un train dont ma mémoire ne distingue plus les wagons. Seul reste le souvenir du voyage.


 Que sont les ´larmoyances’ ?
- C’est un mot que j’ai inventé pour réunir la mélancolie, la culpabilité, les regrets, les marches avant et les marches arrière. Tout ce qui nous emmerde dans la vie, quoi. Ce qui nous empêche d’avancer.


Il faut apprendre à donner de votre absence à ceux qui n'ont pas compris l'importance de votre présence.


Un matin, Émilie n’est pas venue. J’ai pensé qu’elle avait fait son deuil. Parce que la plupart du temps, on finit par faire son deuil. Le temps détricote le chagrin. Aussi immense soit-il. Sauf le chagrin d’une mère ou d'un père qui a perdu son enfant.


Une vie ne se refait jamais. Prenez une feuille de papier et déchirez-la, vous aurez beau recoller chaque morceau, il restera toujours les déchirures, les pliures et le scotch


- J’ai dit à Martine que je la quittais pour une autre femme, j’ai menti. À vous, Irène, je peux dire la vérité, j’ai quitté Martine à cause de Martine. Les autres, ceux pour qui on quitte quelqu’un, ce sont des prétextes, des alibis. On quitte les gens à cause des gens, faut pas chercher plus loin. Bien sûr, je ne lui dirai jamais.


Je croyais que j'avais déjà tout pleuré, mais il en restait encore. Il restait les larmes sales, les boueuses. Comme de l'eau croupie, celle qui stagne au fond d'un trou après qu'il a cessé de pleuvoir depuis longtemps.