les âmes grises

P CLAUDEL. En 1917, par un matin de décembre, un village situé tout près du front, une enfant la petite Belle de Jour est retrouvée assassinée à deux pas de la maison du procureur Destinat. Personnage ambigu qui avec son faciès éteint, son initiative abolie et ses gestes incomplets, laissera flotter autour de lui jusqu'au bout des doutes relatifs à ses états d'âme. Petit policier de campagne, Denis Podalydès semble tenter d'apaiser les tourments de sa conscience en menant la mission qui lui incombe : trouver le meurtrier de la fillette. Lui aussi a son secret : sa femme morte en couche alors qu'il enquêtait. Autre rebondissement : la culpabilité du petit soldat déserteur. Aucune âme n'est toute blanche ni toute noire. D'autres personnages illustrent les ignominies auxquelles s'abaissent les êtres. Le juge Mierck incarne la seule personne à laquelle on ne peut trouver des circonstances atténuantes. Personnage qui se replaît dans l'opulence gastronomique à une période de disette et qui prend plaisir à condamner des innocents.

Lu il y a longtemps. Prix Renaudot